À propos de cette revue
Écrire (et aussi publier) n'est plus le geste téméraire que Platon stigmatisait. Peut-être pas tant en raison d'un triomphe idéologique, mais en raison de la conquête d'une meilleure relation avec ce qui est tant redouté. La vérité et le "mensonge", le précieux et l'insignifiant, sont également mis en jeu et reconnus dans les espaces publics de production et de circulation. Il se peut alors que la tâche - celle de produire une revue, par exemple - n'ait pas besoin de revêtir un autre caractère que celui d'une extension, avec d'autres moyens, de ce que nous faisons déjà : dialogue, lecture, répétition, polémique, commentaire... Nombres ne veut pas se présenter en explicitant des positions. D'un autre côté, je voudrais que ce soit uniquement à propos de leurs positions qu'il soit peu judicieux de parler, car c'est précisément en elles (et dans leurs différences) qu'il sera judicieux d'exercer une certaine friction, d'articuler des mots. C'est pourquoi tout ce que nous avons voulu faire coïncide avec ce que nous avons réussi à faire, et coïncidera à l'avenir avec ce que nous avons déjà fait. Les circonstances sont toujours défavorables pour un examen de philosophie. C'est pourquoi la nôtre se nourrira de la même manière que la curiosité philosophique : par l'audace, la peur, l'essai, l'erreur. Il est toujours possible de disposer les matériaux différemment, ou d'essayer une autre relation avec les textes, les langues, les problèmes. Peut-être qu'un journal permettra de mettre en pratique cette possibilité.
LE JOURNAL N'A PAS ÉTÉ PUBLIÉ DEPUIS 2017. VEUILLEZ NE PAS ENVOYER DE DOCUMENTS
Numéro courant
